Au Mali sur les décharges, des enfants, des femmes, des vieux, des jeunes travaillent pour gagner quelques Francs CFA et de nombreux problèmes de santé. Les déchets sont brûlés, dégageant des vapeurs toxiques respirées par les populations voisines. A Bamako, les montagnes de déchets ont fini par former de nouveaux paysages. On contourne la décharge comme un élément géologique naturel sur lequel les bêtes broutent. Les rivières de plastique se déversent dans les rues, recouvrent les trous comme des flaques. On les enjambe, saute au-dessus, les esquives de justesse à moto.
La matière plastique est certainement la plus à même de représenter notre monde mondialisé, globalisé, colonisé. Elle est partout, utilisé par tous, mais ces usages marquent des différences flagrantes. Il ne serait pas pensable d’imaginer une décharge à ciel ouvert en pleine campagne française qui serait prise et pratiquée comme paysage naturel, source de revenu honnête ou air de jeu pour les enfants sans que cela ne fasse scandale.
Le plastique à tout infiltré. Nos paysages et nos corps. Partout dans le monde on l’ingurgite en mangeant les animaux qui en sont infestés. Il est dans l’air que l’on respire, dans nos hanche défaillantes, dans tous les objet que nous utilisons. Des économies entières reposent dessus, sur ces sols qui n’en peuvent plus de l’absorber, de faire pousser des plantes qui les intègres à leurs structures, lentement mais sûrement. Plus nous le côtoyons plus nous l’absorbons. Et plus nous l’absorbons, plus nous lui ressemblons.
Face à ce constat, le travail que je souhaiterais engagé jouerait comme un révélateur et un médiateur. Il ne cherchera pas à émettre de jugement mais part plutôt du constat d’une situation bien présente. Il s’agira de montrer ce que nous fait cette cohabitation avec cette matière, en tentant parfois même de sublimer cette étrange situation. Pour les jeunes maliens que nous étions, jouer au milieu des ordures n’avait rien de triste, au contraire, ce matériaux était le seul que nous avions sous la main pour nous distraire, ouvrir des imaginaires, et les décharges formaient de belles montagnes colorées pleines de pièges qu’il fallait éviter.
Tout public à partir de 7 ans
Durée : 1 heure
Distribution :
Chorégraphie : Tidiani N’Diaye
Interprétation : Irma Essiane, Eric Nebié, Souleymane Sanogo, Andrea Semo et Flora Schipper
Accompagnement artistique et Dramaturgie : Arthur Eskenazi
Regard chorégraphique : Fatou Traoré
Création sonore originale :Jonathan Seilman
Lumière et régie générale : Hugo Cahn
Régie son : Pierre Rativeau
Costumes & scénographie: Silvia Romanelli
Texte : Emmanuel Lambert
Production : Cie Copier Coller & Shap Shap avec la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings
Co-production : Les Ateliers Médicis – Paris / Le Grütli – Genève / La Place de la Danse – CDCN de Toulouse / L’Atelier de Paris / Le TU-Nantes, scène jeune création / Le CNDC d’Angers
Avec le soutien de la DRAC Pays de la Loire, la Région Pays de la Loire, le Département de Loire-Atlantique et la Ville de Nantes, La Caisse des Dépôts, Loterie Romande, Fondation Ernst Göhner, SIG
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